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  • Imaginez le jardin d’Eden, avec sa végétation luxuriante, et ses cascades d’eau turquoise. Maintenant enlevez l’accessibilité pour les handicapés, et rajoutez des hordes de touristes bruyants. Vous avez l’oasis de Chebika. Dans les montagnes voisines, qui rappellent clairement la surface de Mars, les vendeurs récupèrent fossiles et géodes qu’ils essayent de refourguer aux visiteurs mal avertis. Mais les jeunes du jumbo, en fins négociateurs, réussiront à troquer quelques stylos contre ces cailloux renfermant de magnifiques cristaux de couleurs.

    A vingt minutes de là, on s’arrête au Tamerza palace pour le repas de midi. Dans le buffet, de la viande de dromadaire nous est proposée, dans sa sauce au henné. Mais rassurez-vous, les rares courageux à y goûter ne reviendront pas avec  le sourire teinté.

    De retour à l’hôtel, les plus jeunes plongent dans la piscine intérieure de la propriété. On assiste à un véritable moment de plaisir et de détente entre valides et non valides. Mehdi incarne le refus de la discrimination, en coulant enfants handicapés et valides, sans distinction.

    Ce soir, on nous a concocté un spectacle inédit. Après un départ hésitant, le  groupe se perd dans la palmeraie de Tozeur, avant de prendre place sous une tente berbère. Au menu : musique traditionnelle, danse exotique (et torride !), et cuisine typique. On est badigeonné de folklore tunisien. Après l’intervention du manipulateur de serpents et de scorpions, dont l’humour reste incompréhensible pour le commun des Français, on fête les anniversaires de Jocelyne et d’Adeline, nées respectivement un 24 et 26 avril. La parole revient alors à Vincent, organisateur, et Jean Louis, principal sponsor du projet. Le trémolo dans la voix du mécène révèle une émotion qui touche tout le groupe. Ce voyage lui permet de découvrir une ambiance familiale et d’entraide humaine qu’il n’aurait jamais connu autrement.

    Rien de tel pour concrétiser l’authenticité tunisienne de la soirée : quelques vendeurs étalent leurs babioles devant nos yeux d’occidentaux désintéressés, et visiblement repus.


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  • Le jumbo a pour vocation de dépasser les barrières du handicap. L’épisode d’aujourd’hui a pourtant montré les limites de cette volonté. Au pied de l’oasis de Chebika, à trois quarts d’heure de route de Tozeur, les handicapés moteur du groupe sont restés devant le fait accompli. Impossible de gravir ce décor escarpé avec des fauteuils roulants. Même épaulés par des personnes valides, le défi ne peut être relevé. Seuls les valides entament leur ascension dans ce petit coin de paradis difficile d’accès. « Quand je suis dans un endroit où il y a une barrière totale pour l’accès des handicapés, je m’interdis d’immobiliser les jeunes » affirme Vincent. Devant la réalité, Vincent préfère donc prendre en charge les sept invalides. Un tour dans les souks du site, un verre pour passer le temps, et le tour est joué. De leur côté, les valides ont affichés leur déception de ne pas pouvoir partager cet instant de la même manière que toutes les fois précédentes.  «  On aurait aimé les avoir à nos côtés mais c’était risqué et devant un site naturel, on ne peut pas s’attendre à des infrastructures adaptées » explique Daniel, le père du petit Clément. Et si la condition de la Tunisie est de faire profil bas en ce qui concerne l’accessibilité des handicapés dans les lieux public, cela n’aboutit finalement qu’à accentuer l’entraide humaine.

     

    Dépasser le stade du handicap

     

    Cet épisode terminé, la cohésion du groupe s’est rapidement reconstituée lors d’une partie  de mise à l’eau enjouée dans la piscine de l’hôtel. Chacun, valide ou invalides, s’est retrouvé.

    « Nous avons passé un grand moment à chahuter tous ensemble. Il était important de faire une pause après ces journées très actives » confie Daniel. Tout le groupe, accusé de la fatigue, s’est libéré dans une communion très désordonnée. On ne peut pas toujours faire quelque chose d’extraordinaire. « C’était l’occasion de se détendre, de profiter en compagnie des gamins » rajoute Vincent. Dans l’eau, chaque individu s’est senti à l’aise et a oublié le handicap. La condition physique et mentale ont disparu au profit d’un plaisir partagé par tous.

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